Valetta - Golden Sands, Malte
par Astrid
Tout a commencé autour d’une Délirium dans un bar à Paris un soir après l’entrainement de natation, ce qui nous a valu notre nom d’équipe : Les Eléphants Roses (pour ceux qui n’auraient pas compris, recherchez le logo Delirium). On a décidé de s’inscrire à ÖtillÖ Malta, un pari que l’on a tenu du début à la fin, avec la préparation, la régularité des entraînements, et les hauts et les bas que ça implique mentalement et physiquement. Malgré notre penchant pour la bière et autres fluides magiques, on s’est promis de ne pas boire d'alcool pendant 2 mois (Stéphane, un mot à dire sur le fait de tenir la promesse ?), bref une hygiène de vie au top ! Ça ne m'a pas empêché d'avoir droit au duo bronchite et asthme 4 jours avant la course mais apparemment ça n'a rien changé à mes performances ! Après les 36 km de Swimrun totalement imprévus à Cannes au mois d’octobre, un trail de 20km début novembre, on s'est lancé sur ces 40 km de natation et de course à pied sur la côte Maltaise avec Stéphane.
J'avoue que je n'en menai pas large dans le bus qui nous emmenait à la ligne de départ à 6 h du matin dimanche, j'avais peur de ne pas réussir à tenir avec cette bronchite qui venait un peu pourrir toute la préparation et qui m'avait empêché de m'entraîner la dernière semaine avant la course. Le Swimrun c'est un sport qui nous pousse dans nos retranchements, surtout quand la Nature fait des siennes, mais c'est aussi pour ça que l'on fait la course à deux ! Sur la ligne de départ, tout le monde a froid, il commence à pleuvoir. Il est 8h et les rues de la Valette sont désertes mais tout le monde a envie de les faire ces kilomètres, l'atmosphère est fébrile.
Le départ est lancé, on commence à courir doucement pour s’échauffer et on faisait très attention, le sol en pierre était très glissant ! On s'était placé à l'arrière pour éviter les éventuelles chutes du départ et on a remonté doucement les autres coureurs pendant les 20 premiers km. Les entrées et sorties d'eau étaient super glissantes ce qui m'a valu une magnifique chute dès la sortie de la première natation, et des jolies égratignures au genou de mon binôme, mais on a continué, tout le monde avait des petites blessures partout ça fait partie du jeu ! La météo était plus clémente que prévu, le soleil a commencé à se dévoiler à 10 h et on a passé les premiers cut off (limites de temps qui mettent hors-jeu si elles ne sont pas respectées) avec beaucoup d'avance.
On a bien découvert Malte, ses villes, sa côte, sa glaise qui colle aux pieds à en perdre ses chaussures, son soleil qui nous offrait des paysages magnifiques, sa pluie qui nous fouettait le visage, son vent avec de belles rafales qui nous en ont fait baver et nous ont retourné sur les dernières portions de natation...quelle course ! Mon binôme était dans une forme exceptionnelle ça nous a permis de prendre pas mal d'avance en natation. Comme il nage plus vite que moi, on a utilisé la longe, il me tirait, j'avais seulement besoin de tourner les bras sans avoir à trop me soucier de la direction et c'est beaucoup moins fatiguant il faut se l’avouer.
Au milieu du parcours on a rattrapé deux de nos équipes, ça nous a redonné un coup de boost car on les pensait bien plus en avance dans le parcours ! À partir du 32ème km c'était plus trop le même discours, mes jambes ont commencé à fatiguer on venait de sortir d'une natation très fraîche et d'une seconde très très mouvementée, c'est à ce moment-là que j'ai essayé de ne plus réfléchir mais ça devenait compliqué ! Il y a vraiment une différence entre 36 km et 40 km. À cause des intempéries, l'organisation à dû couper deux sections de natation à la fin, ce qui nous a rajouté quelques kilomètres de trail dans des rochers. C'était très technique, superbe et incroyable mais mes jambes me lançaient à chaque foulée, surtout en descente.
On a finalement atteint la dernière natation qui nous menait à la ligne d’arrivée mais sans aucun soulagement puisque l'entrée d'eau était incroyablement agitée avec les vagues qui du large, venaient s'écraser sur les rochers à notre gauche. On a dû attendre qu'une série de vague passe tellement c'était agité, on a fini par se lancer mais notre temps d'attente avait permis à un autre binôme mixte de nous rattraper et de sauter 1 min après nous, en s’étant déjà attaché l'un à l'autre alors que l'on avait pas eu le droit de le faire par mesure de sécurité. C'était donc un peu la panique dans les vagues à crocheter la longe dans ma ceinture mais on a fini par y arriver et on a nagé côte côte tant bien que mal avec le binôme qui nous avait rattrapé, les vagues me poussaient sans cesse sur la gauche de Stéphane, ce qui nous ralentissait.
On a fini par arriver sur la plage après qu'un rouleau nous ait fait l'effet d'être dans une machine à laver et on a du sprinter sur les derniers mètres pour garder notre place. Sprint qui était loin d'être simple puisque les vagues avaient déplacé ma ceinture porte dossard jusqu'à mes chevilles ce qui m'a valu une nouvelle chute et un "qu'est que tu fais !?? " de mon partenaire qui voyait l'autre équipe sortir de l'eau. J'entendais et je ne voyais plus rien sur les derniers mètres dans le sable pendant lesquels je me tenais à la longe comme à une bouée de sauvetage, mais on a réussi! 6h40 d'effort, 42km de Swimrun, 31eme binôme mixte sur 70 engagés, 100ème binôme toutes catégories confondues sur 201 au départ, un très beau résultat pour notre équipe des Éléphants Roses !! Après la course j’étais très fatiguée, mais je n’avais et n’ai qu'une hâte : recommencer!
En 2019 j’ai découvert le Swimrun. En 2020 je compte bien m’améliorer mais surtout pouvoir continuer à partager ces moments et ces émotions pendant la course mais aussi avant et après la course, avec mon binôme mais aussi tous les Vieux Neptuniens. Le Swimrun c’est avant tout un sport d’entraide, de partage, de respect autant des autres que de l’environnement et ça, je trouve ça génial.